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« Plus que de savoir, douter m'est agréable» Dante
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« Plus que de savoir, douter m'est agréable» Dante
18 mai 2008

Tout vient a point qui sait attendre...

Certes à petits pas mais surement... le grand soir approche !

Les affaires SANKARA, TAYLOR... Blaise l'assassin sera rattrapé par l'histoire.

Bien qu'il ait réussi comme personne auparavant à gangréner toute la structure fonctionnelle du Burkina Faso, l'heure de l'impunité totale pour le Blasko semble proche. Evidemment, il a domestiqué les contre-pouvoirs, il a construit un réseau médiatique, il a érigé un paravent diplomatique imposant pour conserver son pouvoir, sa triste personne et tout ses biens mal acquis.

Pourtant, l'histoire montre que la structure avec les changements structurels et économiques actuels pourrait vaciller : investigations (Bongo, Sassou, Blaise...), mise en examens (Habré...), évolution démocratique (Bénin...) remise en cause de la tutelle mafieuse (Côte d'Ivoire, Niger...).  Le glas  va-t-il sonner pour le règne despotique du tyran de Ziniaré ?

Etant parvenu au pouvoir de manière sanglante, il n'y a pas de doutes, le Blasko devait nettoyer la place. Ce fut fait sans hésitation, aucune. Les premières années du règne ont consisté en une épuration. Tout les frères, compagnons d'armes de la première heure furent liquidés. La facture s'annonce lourde de conséquence à l'heure du jugement dernier. Au départ l'infréquentable assassin à du jouer des pieds et des mains pour se faire accepter outre-atlantique mais à force de brader son pays et de tueries silencieuses,en douces, il est devenu incontournable. Désormais, il rivalise avec les parrains (Bongo, Sassou, Biya...)

Sa capacité de nuisance par delà les frontières de l'Ouest africain  lui confère une place importante faisant même oublier un temps les horreurs  commises au Faso. Mais le vent tourne... perpétuellement. Son parapluie ploît sous les bourrasques de la justice internationale et les nuages libériens se rapprochent inexorablement. Le temps de payer approche. L'heure du jugement dernier viendra plus vite que pour certains.

En premier, l'ami intime Chirac n'est plus. Le tournant au plan international sera dur à supporter. La visite de Sarko-le facho sans l'arrêt Ougalais est un signe fort. Sarko, n'est pas la panacée pour l'Afrique loin de là mais, il faut parfois donner des signes forts, faire des sacrifices pour redorer son image.. Blaise pourrait en faire les frais...sauf si !
De toute façon, le soutien français reste moins visible : d'autres chats à fouetter à moins que le Faso soit capable de poser des milliards sur la table pour s'acheter une nouvelle virginité. Aujourd'hui, le meilleur allié du despote reste le "fidèle" parrain Khadafi. Celui-là même qui a aidé à la  mise en place du Burkina made in Blaise. Il en fut longuement remercié ... que d'intérêts  burkinabés  qui sont désormais aux mains des libyens (stations essence, société de transports, logements, magasins d'alimentations...). 

Ce qui a donné le plus grand espoir dans tout ce bouleversement en cours : l’arrestation de Charles Taylor dans une petite bourgade après une tentaive ultime de fuite.

Il n'est nullement besoin d'être du sérail pour deviner ou comprendre qu’un procès de l'ancien homme fort du Libéria éclabousserait tout ceux qui de près ou de loin on euvré de concert avec lui. Le meurtre de Sankara, la Sierra Leone mise à feu et à sang, le pillage des ressources naturelles, les trafics d'armes, les soutiens à des mouvements rebelles, la liste est loin d'être exhaustive. Monsieur Blaise Compaoré le sait depuis longtemps. Lui, le compagnon de toujours, l'acolyte de Taylor sait que ce dernier ne peut être jugé véritablement sans les commanditaires ou co-acteurs, complices voire assistants. Reste a savoir si le procès Taylor sera le tombeau d'une structure international qui maintient et encourage la dictature et le crime de masse en Afrique... Aujourd'hui, le procès de Taylor se poursuit dans l'ombre... ignoré par l'ensemble de la presse et des médias.
Pourtant, justice  peut-être faite pour toutes les victimes de despotes sanguinaires. De cela, David Crane, (ancien président du Tribunal pénal spécial sur la Sierra Leone, TPSSL) n’en a jamais douté, pour lui le cycle est inexorable... ''Jusqu’à son départ de Freetown, il n’a cessé de clamer cette complicité et il est parmi ceux qui estiment que la justice est en voie de reconquérir ses droits dans cette affaire.'' Il le dit haut et fort, selon un article attribué au Département d’Etat (USA) daté du 11 avril 2006 est disponible sur le site allafrica.com, : « M. Crane a qualifié le TSSL de premier ‘tribunal pénal international hybride’ doté d'un mandat viable. Selon lui, la clé du succès de ce mandat est que le tribunal est chargé de juger les principaux responsables des crimes de guerre commis durant la guerre civile sierra léonaise. Cela signifie ‘poursuivre ceux qui ont déclenché cette guerre, qui l'ont facilitée, qui l'ont soutenue, qui l'ont poursuivie et qui ont créé les conditions permettant à d'autres individus de tuer, de violer, de mutiler, de réduire en esclavage, de piller, etc. ''… . Dans l’article, il ressort que pour David Crane, Taylor était « la pièce maîtresse d'un plan géopolitique de dix ans » mis en oeuvre à la fin des années 80 par le Libyen Mouammar Kadhafi. Ce que nous avons définis comme le consortium de Ouaga est ici repris par Crane sous un autre qualificatif. Le plan s'articulait autour de la formation de mouvements rebelles dont l'objectif serait de semer la zizanie dans les pays récalcitrants. En recrutant des individus pour fomenter le trouble, la rébellion, s'emparer ainsi du pouvoir dans des pays clés qui au final deviendraient des pions de Kadhafi. Le dessein global s'incrivant dans cette vision du despote libyen : agir les mains libres en Afrique de l'Ouest pour son union africaine sous coupe de la Libye. Dans le recrutement des individus se trouvaient le tristement célèbres : Foday Sankoh, ancien chef du RUF (Front révolutionnaire uni) ; Blaise Compaoré, actuel président du Burkina Faso ; et Ibrahim Bah, marchand de diamants ». Blaise n'étant pas une recrue comme une autre puisque membre depuis l'origine du plan.

Le sombre avocat et professeur de relations internationales à l’Université de Reims, Albert Bourgi, a exprimé le même point de vue à l’occasion du « Débat africain » du 09 avril 2006 sur RFI. Il a d’abord rappelé qu’il n’y a pas longtemps, l’ancien procureur de Freetown relevait qu’ en violation des obligations liées à son asile au Nigeria, Charles Taylor avait effectué un voyage dans une capitale de la sous région pour y « préparer un coup d’Etat contre un chef d’Etat de la région ». On sait en fait, comme cela a été répercuté sur la radio mondiale, qu’il s’agissait de Ouagadougou où selon le même Procureur Crane, un avion militaire burkinabé avait conduit C. Taylor pour une causerie avec B. Compaoré pour y déstabiliser Lansana Conté. A. Bourgi précise lors de ce débat que « Taylor n’a pas agi de manière isolée. Il a eu des alliés dans la région. D’autres chefs d’Etat ont participé au festin meurtrier au Libéria comme en Sierra Leone ».

L’avocat est allé là où rarement, de façon aussi publique, les intellectuels osent aller : « Taylor est le premier commanditaire et le principal acteur de la guerre en Sierra Leone avec son acolyte Foday Sankoy et toute la batterie de ceux qui les ont accompagnés ». Il conclut, catégorique : « La Libye est impliquée. Le Burkina Faso, c’est très clair, était impliqué. Charles Taylor y disposait d’une villa pour ses différents séjours au Burkina Faso ». Cela se passe de commentaires.

Sur les mêmes ondes, et à la même émission, Ibrahim Kane, Conseiller juridique pour l’Afrique du Centre International pour la protection juridique des droits de l’homme (Londres), expliquera qu’ « En 1999/2000, des missions d’enquête ont permis de mettre en évidence le trafic entre Charles Taylor, le Burkina Faso, des groupes économiques, une multinationale … »

Voilà donc l’affaire Charles Taylor qui, déclenchée, résonne comme un compte à rebours pour Blaise Compaoré et ses comparses ...

Pour ma part, je tiens à souligner que la rédaction de San Finna, hebdomadaire burkinabé est à la pointe de la collecte d'informations sur ce sujet, je les en remercie et qu'ils continuent de fournir une information digne de ce nom aux lecteurs du ''pays des hommes intègres'' et d'ailleurs.

En concluant, l'ONU vient de faire une volte-face d'une importance cruciale et qui laisse sans voix et sans commentaires sur l'affaire Sankara... Blaise et son règne n'ont pas fini de détruire le Faso et l'Afrique et nous tous citoyens d'ici et d'ailleurs devrons garder notre baton de pélérins de défenseur de la justice et continuer d'oeuvrer chacun selon nos capacités pour un changement. Qu'enfin justice soit rendu aux victimes d'un ordre et d'une structure inégale et destructrice pour qu'enfin des lendemains meilleures s'ouvrent pour l'Afrique et les africains... la lutte n'est pas vaine, elle est salvatrice.

Thomsank

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